Le stress : fléau du 21ème siècle ? - Partie 1
Septembre, les espadrilles sont rangées, l’heure de la reprise a sonné. Charlotte et son conjoint Nicolas retrouvent le chemin du travail, tandis que leurs jumeaux, Léo et Matéo, commencent une nouvelle année scolaire. Rien que d’y penser, Charlotte est déjà stressée.
Mais qu’est-ce que le stress précisément ?
Selon l’OMS, « le stress apparait chez une personne dont les ressources et stratégies de gestion personnelles sont dépassées par les exigences qui lui sont posées ».
L’OMS définit donc le stress comme un « état interne » propre à chaque individu. Dans le langage courant, le stress désigne aussi une contrainte environnementale (surcharge de travail, accident, maladie, dispute, etc.). Le stress sert également parfois d’alibi aux maux résistants à tout diagnostic.
Alors comment s’y retrouver ? Si je vous disais, qu’il s’agit d’un comportement déterminé ? Laissez moi vous expliquer.
Partie 1 : Le stress, un syndrome général d’adaptation.
Dans les années 1930, Hans Selye, fondateur de l’institut de médecine et de chirurgie de Montréal, est le premier à s’intéresser à ce phénomène. Il s’agit d’une réaction physiologique face à un agent stressant. Dans votre organisme, plusieurs mécanismes se mettent en action pour lui permettre de maintenir ou rétablir son équilibre interne (homéostasie).
Hans Selye décrit trois phases, pouvant varier dans leur durée, mais non dans leur chronologie. C’est ce qu’il appelle le « syndrome général d’adaptation », plus communément appelé stress.
• Phase d’Alarme :
Jeudi, 17h30. Alors que Charlotte vient de rentrer à la maison, son téléphone vibre : un mail de Virginie, sa cheffe. « À boucler d’urgence avant lundi ! Merci Charlotte ! » Elle ouvre la pièce jointe puis, caressant l’écran de son pouce, fait défiler l’interminable fichier. Son rythme cardiaque s’accélère, les muscles de ses cuisses se contractent, ses pupilles se dilatent et un véritable cocktail d’hormones (adrénaline, noradrénaline, cortisol, ocytocine...) se déverse dans ses veines. Mais je ne pourrais jamais traiter tout ça en un jour ! s’inquiète Charlotte. Son corps vient de se mettre en état d’alerte pour mobiliser ses ressources (notamment glucidiques), afin qu’elle puisse faire face à cette charge de travail supplémentaire.
• Phase de Résistance :
Charlotte ne peut plus encaisser Virginie, qui en plus d’être désagréable, la submerge de travail. Elle rentre chez elle de plus en plus tard, de plus en plus fatiguée et ne supporte plus les crises de Léo et Matéo, d’ailleurs de plus en plus fréquentes. Son conjoint lui reproche de ne pas être assez disponible pour les garçons. Comment ose-t-il ?! Elle a déjà du mal à être disponible pour elle-même, alors comment pourrait-elle l’être pour les autres ? Les tensions au sein du couple s’intensifient. Stressée au travail, stressée à la maison, Charlotte n’a nulle part où se réfugier. Alors, elle serre les dents, elle encaisse, le temps que l’orage passe. Pendant ce temps, son organisme puise dans ses réserves. Les manifestations physiologiques (mises en place lors de la phase d’alarme) se sont atténuées, son corps s’est « habitué » à ce nouvel environnement délétère.
• Phase d’Epuisement :
Charlotte est éreintée. Elle n’a plus d’énergie pour jouer avec Léo et Matéo et encore moins pour des séances câlins avec son conjoint. Elle pleure tous les jours, dans les toilettes du bureau, ou le soir dans son lit, lorsque Nicolas s’est endormi. Sa vie est passée en mode pilote automatique. Métro-Boulot-Dodo : elle ne voit pas le bout du tunnel. Mais quand est-ce que tout ça va enfin s’arrêter ?! Si l’organisme de Charlotte a su faire face au stress pendant une période donnée, ses capacités adaptatives se retrouvent maintenant dépassées. Le stress est devenu pathologique.
En résumé, lors d’une situation stressante, votre homéostasie est perturbée. Votre organisme va chercher à maintenir cet équilibre en puisant dans ses ressources. Mais en cas de stress sous contrainte prolongée (c’est-à-dire un stress vécu régulièrement, au quotidien)*, vos ressources s’appauvrissent dangereusement, parfois jusqu’à la rupture.
- Douleurs musculaires, articulaires
- Troubles du sommeil, de l’appétit
- Sensation d’essoufflement, d’oppression
- Irritabilité, nervosité
- Baisse de libido
- Trouble de la concentration, difficulté à mémoriser
- Sensation de mal être …
… sont votre nouveau quotidien. Epuisement physique, émotionnel et mental : c’est le burnout, ou le début de la dépression.
Soyez rassurés, même si ce tableau peut faire peur, des solutions existent. Nous les aborderons ensemble prochainement.
PS : Toute ressemblance avec des personnes ou situations existantes ou ayant existées ne saurait être que fortuite.
Vous souhaitez approfondir le sujet ?
- Lafay Olivier. Méthode de musculation. Tome 2 : l’espace stratégique. Editions Amphora. Décembre 2014.
- Lafay Olivier, Heynen Deborah. Un pas vers une écologie de l’enfance. Editions LDMT. Mai 2021. (*)
- Levine Peter. Réveillez le tigre. InterEditions. Paris 2019.
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